Her-Addiction

Dans la vie, j'ai eu le choix entre l'amour, la drogue et la mort. J'ai choisi les deux premières et c'est la troisième qui m'a choisi...

Samedi 12 novembre 2011 à 1:29

--Ne vous sentez vous jamais seule ? Comme abandonnée par tout votre entourage ? On vous déteste, mais vous ne savez pas pourquoi. Vos amis ne vous adresse plus la parole pour vous ne savez quelle raison. Ils vous évitent. Ils vous fuient, comme la peste. Et bien, moi, c’est ce qu’il m’arrive. Depuis maintenant quelques jours, je suis seule. Abandonnée. Je me présente. Léocadie. J’ai 18 ans et je vis à Chicago. Vous devez vous dire que j’ai de la chance d’habiter dans cette ville. Ouais … Si on oublie que j’habite au quinzième étage d’un immeuble qui tombe en ruines dans une citée mal famée de la ville, près des anciennes gares. Totalement génial.

 

--Je vous explique. Au début, j’avais une vie parfaite. J’habitais dans les beaux quartiers de Chicago, mes parents avaient tout les deux un travail stable et bien payé qui pouvait nous faire mener une vie tout à fait convenable. J’allais dans un collège privé. Vous savez, ceux où il n’y a que des bourges, ceux où c’est la loi de l’argent et de l’habillement qui dirige l’établissement et les élèves. Oui, j’allais dans l’un d’eux.

--Puis, du jour au lendemain, quand j’avais 14 ans, on a tout perdu. Mon père s’est fait renvoyé, on a dût déménager. Tout d’abord dans un appartement plus petit qui était situé dans un quartier moins chic. Et j’ai aussi dû quitter mon collège privé pour aller dans un autre qui était public. Mais les choses se sont envenimées encore plus.

--Au bout de plusieurs mois, mon père a finit par baisser les bras à force de ne trouver aucun travail qui lui convenait. Résultat, on avait de moins en moins d’argent et l’appartement était bien trop cher pour le peu d’argent que nous avions. Donc nous avons dû déménager de nouveau. Cette fois-ci, dans le quartier le plus mal famé de la ville. On était tombé bien bas. Ou bien haut, si on compte le fait qu’on est arrivé sous les combles d’un immeuble pourri. Tout ça pour un appartement contenant une minuscule cuisine avec un semblant de pièce de vie, une chambre, une petite salle de bain, et une autre petite pièce qui me servirait de chambre.

--J’aurais plutôt dit un placard à balais. Tous mes meubles ne rentreraient pas dans cette pièce. J’avais à peine de la place pour y placer un matelas par terre (mon sommier et mon lit furent vendus) et un bureau. Le reste de mes meubles furent eux aussi vendus pour presque rien.

--Etant fille unique, j’étais complètement perdue et seule dans cet endroit. Dehors, les enfants plus âgés tapaient les plus petits. Les bâtiments étaient tous dans le même état que l’immeuble où j’habitais. C’est-à-dire dans un très piteux état. Je n’avais jamais été habitué à tout ça. La violence, une telle saleté dans les rues, autant d’interdictions. J’ai toujours vécu dans mon monde où tout était tout beau, tout rose, tout le monde était gentil, tout était parfait, on pouvait faire ce que l’on voulait sans se faire crier dessus par des barges.

--Mon monde m’avait été arraché et je devais maintenant survivre dans une jungle de vieux bâtiments où les bêtes féroces seraient les autres enfants violents. Ce monde me paraissait horrible. Comme parallèle à celui où je vivais avant. J’avais atterri en enfer. Malheureusement, je n’avais encore rien vu. Et j’allais tomber encore bien plus bas …

--A la maison, mon père faisait sa ‘crise de la quarantaine’. Plus rien ne le satisfaisait. Il se sentait complètement nul. D’après lui, c’est l’homme de la famille qui doit ramener de l’argent à la maison, pas la femme ! C’est pourquoi il a obligé ma mère à quitter son boulot et il a prit le premier travail qui venait. Intendant dans un cimetière.

--Enfant, je ne comprenais rien à la vie. J’étais une fille très facile à influencer. Ma mère m’a toujours conseillé de m’affirmer plus. Que sinon, je me ferais marcher sur les pieds par les autres. Et ça n’a pas raté. Je suis devenue la tête de turc du quartier ! Je ne vous raconte pas l’état dans lequel ils me mettaient … J’étais la petite faible de la cité, alors autant vous dire qu’ils en profitaient bien ces petits salopiauds !

--Mes affaires disparaissaient un jour, et réapparaissaient complètement détruites le lendemain. J’ai très vite compris qu’il ne fallait plus que je me vante de mes beaux jouets que j’avais eus lorsque que mes parents avaient encore de l’argent. C’était complètement l’horreur au collège. Personne ne m’aimait. Personne ne me comprenait. J’étais malheureuse.

--Mais ce n’est que bien plus tard que je me suis rendue compte que j’avais tout de même une belle vie … Que je n’avais pas à me plaindre. C’était malheureusement trop tard quand je m’en suis rendue compte …

 

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